Mineurs non accompagnés : Un cri d'alarme envers l'État

En 2016, 90 jeunes fuyant leurs pays en proie à la guerre ou à l'extrême pauvreté, ont été confiés au Conseil départemental. Ils étaient 160 en 2017. Une situation de plus en plus compliquée à gérer.
Depuis novembre, le nombre de « mineurs non accompagnés » (MNA) a explosé, jusqu'à 240 pris en charge début février, essentiellement via la cellule nationale. Mais des jeunes, souvent déjà adultes venus du Mali ou de Guinée, arrivent désormais directement par les commissariats de Dax et Mont-de-Marsan, posant la question de réseaux organisés.
Réseaux organisés
Ces arrivées imprévisibles entraînent une modification profonde des missions du Pôle Protection de l'Enfance et un coût important, sachant que la charge annuelle pour un jeune étranger est de 60 000 € par an comme pour tout autre jeune confié (logement, nourriture, éducation). Devant l'afflux (73 primo-arrivants en janvier), des solutions d'urgence ont dû être trouvées : accueil à l'hôtel ou en établissement pour personnes âgées. Dans ces conditions, Xavier Fortinon et quatre autres présidents de Conseils départementaux de Nouvelle-Aquitaine (Lot-et-Garonne, Gironde, Haute-Vienne et Dordogne) ont écrit au Premier ministre fin janvier pour lancer un cri d'alarme.
Mobilisation
Ils demandent l'ouverture d'une négociation financière avec l'Etat qui doit assumer notamment une partie du coût de la prise en charge du temps d'évaluation de ces jeunes, soit 1 milliard d'euros au plan national. Ils souhaitent aussi une remise en cause de la présomption de minorité qui fonde aujourd'hui l'orientation des jeunes vers l'aide sociale à l'enfance, plaidant pour le démantèlement des filières clandestines.
Xavier Fortinon et quatre autres présidents de Conseils départementaux ont écrit au Premier ministre fin janvier pour lancer un cri d'alarme.
En parallèle, Xavier Fortinon, le député Boris Vallaud et une délégation d'élus ont rencontré, le 10 février, des mineurs non accompagnés à l’ASAEL de Saint-Sever. Pour réaffirmer leurs valeurs humanistes et de solidarité, et saluer la mobilisation des structures médico-sociales dans cette situation difficile.